16/11/2009

google://http.com

SPDY (pour "speedy"), un projet sur lequel travaille des ingénieurs de Google Chrome. Il n'ambitionne pas de remplacer HTTP, mais plutôt de l'améliorer par une couche supplémentaire, ce qui permettrait de diminuer le temps de chargement d'une page de 55%.
Plus en détail, la requête http://www.google.com qu'on entre dans la barre de navigation devient google://. De même, l'application GMail s'appellera par l'URL google://mail ou encore, l'application Google Maps avec google://maps.
Mais plus intéressants sont les résultats obtenus en entrant d'autres URL dans son navigateur Web favori. Petit florilège.

Google a écrasé et écrase ses concurrents dans le domaine de la recherche d'informations sur le Web. Donc, en entrant dans la barre de navigation google://yahoo ou google://altavista ou encore google://lycos l'utilisateur tombera inexorablement sur le roi des tocards du pays dans lequel est effectué la recherche. Par exemple, pour la France, ça sera la page Facebook de Jean Claude DUSS, pour les USA le compte MySpace de George W. BUSH et pour le Royaume-Uni, une photo de Mr BEAN souriant niaisement.
Mais la société Google est également connue pour sa propension à racheter des startups afin d'élargir son éventail d'outils. Depuis une dizaine d'année le nombre d'acquisitions est plutôt impressionnant, et les quelques URL suivantes pointent maintenant systématiquement vers la page d'accueil du géant de Moutain View : google://YouTube (service de partage et visionnage de clips vidéo), google://Jaiku (outil pour le micro-blogging), google://FeedBurner (spécialiste des flux RSS et Atom), google://DoubleClick (régie publicitaire), google://Picasa (logiciel de gestion de photos numériques), google://Writely (traitement de texte collaboratif en ligne), google://Dodgeball (ogiciel pour réseaux sociaux adapté aux téléphones mobiles), google://Urchin_Software (analyse du trafic d'un site web), ...
Les critiques quant aux méthodes jugées parfois agressives du poids lourd du Web seront traitées plus tard dans ce texte. Néanmoins, il est intéressant de noter que depuis que Google s'est lancé dans la numérisation massive de livres issus des bibliothèques américaines, tapez l'URL google://books puis validez, et vous arriverez sur sa page d'accueil épurée.
Des questions se posent également concernant la vie privée des utilisateurs des outils Google et ce à juste titre ! En effet, à la requête google://me correspond, si on possède une cam sur son PC elle s'allume et on voit dans le navigateur Web ce que la caméra est en train de filmer et si on ne possède pas de cam, on a droit à l'affichage d'informations très personnelles stockées sur son propre ordinateur. Ça fait froid dans le dos !
Enfin, en tapant google://all et selon la langue de recherche, on arrivera soit sur la page d'accueil du journal "Le Monde" si on fait une recherche sur les pages francophones, soit sur la home page de cet autre journal "El Mundo" si on fait une recherche sur des sites hispaniques, ou encore sur la première page du site Internet de "Die Welt" si la recherche est en langue allemande... Mais serait-on étonné de ces résultats ? Google a pris une place énorme dans vos vies de cybertoyens et quasiment chaque semaine sont dévoilées des améliorations et/ou nouveaux outils.

Mais revenons maintenant assez rapidement sur les critiques à l'égard du géant de Mountain View qu'il l'ont parfois amené devant les tribunaux.
Tout d'abord, il y a quelques années de cela l'Union Européenne lui a infligé plusieurs lourdes amendes pour monopole abusif envers d'autres sociétés minoritaires. Mais cela ne semble pas avoir eu grand effet car à toutes les requêtes du type google://*.eu correspond en résultat la page d'accueil de la société de Larry PAGE et Sergey BRIN.
Puis, Google Latitude est un service crée en 2009 permettant de déterminer la position d'une personne s'étant enregistré a ce service par le biais de son téléphone portable. Ce service est sujet à controverse car à l'URL tapée google://latitude correspond une page dans laquelle se lance une vidéo de l'utilisateur prise depuis les satellites de Google qui fournissent les données pour le logiciel Google Earth notamment.
Ensuite, après le rachat de Youtube, il a fallu que Google fasse face à plusieurs condamnations à des amendes allant jusqu'à 1,6 million de dollars pour diffusions illégales ou non respect des droits d'auteurs. Mais ces problèmes sont encore bien loin d'être résolus car toutes les branches de l'audiovisuel sont encore touchées par ce fléau. Pour les majors du disque, tapez une URL du type google://youtube/Catalogue_* où "*" représente Universal_Music_Group, Sony_Music_Entertainment, EMI_Group ou Warner_Music_Group et vous aurez du contenu illégal à disposition ! Idem concernant les chaines de télévision, entrez quelques chose du type google://youtube/Programmes_* où "*" peut remplacer Disney_Media_Networks, Groupe_Canal+, Lagardère_Active, RTL_Group, Fox_International_Channels, France_Télévisions, MTV_Networks, National_Broadcasting_Company, Discovery_Communications ou encore Al_Jazeera et le contenu sera accessible gratuitement et sans limites. Enfin, l'industrie cinématographique n'est pas vraiment mieux lotie étant donnée que toute recherche du type google://youtube/Studio_* où "*" peut être 20th_Century_Fox, Cannon_Group, DreamWorks_SKG, JM_Productions, Lucasfilm_Animation, Warner_Bros., Walt_Disney_Pictures ou Touchstone_Pictures et ce la aboutira à des films proposés illégalement en visionnage via streaming ou en téléchargement.
Et pour terminer, que dire de l'auto-censure que s'inflige Google en Chine pour ne pas devoir subir les foudres du gouvernement communiste en place ! Tapez donc dans la barre de navigation de votre browser préféré google//libertes.cn et vous obtiendrez une page blanche !

SPDY : "N'attendez pas que Google vous y contraigne"